
⭐⭐⭐✨
Eva, très intelligente mais surtout très en colère, est une jeune pensionnaire du Centre d’Éducation Fermé pour mineurs de Mont de Marsan.
Abandonnée à la naissance, elle ne connait rien de ses parents.
Pourtant, ce jour-là, convoquée chez le notaire, elle reçoit son héritage : des dizaines de micro cassettes et un dictaphone – la voix de sa mère sur des heures et des heures d’enregistrement.
La pièce "Le dernier cèdre du Liban" séduit à la fois par la richesse de son récit, la force de son propos mais aussi la performance des comédiens: l'actrice incarnant la mère y livre une prestation remarquable, pleine de justesse et de présence scénique; celle qui joue la fille, tout en sensibilité, donne à son personnage une sincérité touchante. Enfin, un troisième comédien complète la distribution en interprétant une galerie de personnages qui viennent enrichir et rythmer le récit et apporter un peu de légèreté.
Le spectacle prend des allures de récit d’aventure : le spectateur suit le parcours d’une journaliste de guerre passionnée, dont les choix professionnels bouleversent profondément la vie personnelle. À travers ce destin individuel se dessinent les drames d’une époque. La pièce aborde sans détour les horreurs de la guerre au Moyen-Orient au XXᵉ siècle : pertes irréparables, violence extrême, jusqu’à une scène marquante où l’héroïne subit l’enfermement et la torture. Cette dureté n’est jamais gratuite : elle rappelle le prix du témoignage, le courage d’informer, et la nécessité de laisser une trace. L’œuvre interroge aussi la transmission, l’héritage émotionnel et les blessures collectives qui traversent les générations.
Si l’émotion ne m’a pas toujours pleinement atteinte tant le rythme est soytenu et l'histoire dense, elle reste palpable à travers le texte et l’interprétation. "Le dernier cèdre du Liban" est une œuvre forte et sensible, qui plonge le spectateur au cœur des tragédies de l’Histoire tout en racontant, avec humanité, une histoire de filiation.
Un spectacle dur mais profondément humain, à découvrir.
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