
⭐⭐⭐✨
Julien, jeune garçon du sud de la France, entend pour la première fois le rappeur Jul à la radio. Il devient fan, de sa musique, de ses messages, de son mode de vie. Lui, le jeune “chien de la casse” s’identifie dans l’artiste marseillais qui devient
une véritable bouée de sauvetage dans sa vie. Un jour dans une église, Julien a une apparition. La vierge Marie lui apprend qu’il porte le même nom que Jul: Julien Marie. Il est l’élu.
Autant être honnête : en entrant dans la salle, j’étais sceptique. Le pitch (un jeune qui devient obsédé par Jul jusqu’à en faire un modèle de vie) me faisait craindre un long monologue plein d’autotune et de références auxquelles je ne comprendrais rien. Et pourtant, j’ai passé un excellent moment.
"J’oublie tout" n’est pas un spectacle sur Jul. C’est un spectacle sur l’admiration, la quête d’identité, le besoin de repères, surtout quand on est jeune.
Ce qui rend ce choix d’autant plus pertinent, c’est que Jul n’a pas été choisi au hasard : il est l’idole d’une génération entière, et surtout, il vient du même Sud que le comédien. Le lien est personnel, sincère, et donne au spectacle une dimension mi-fictionnelle, mi-autobiographique.
Et si le fond est sérieux, la forme reste légère, vivante, très souvent drôle. Le comédien possède une vraie aisance. Dès l’entrée en salle, il crée une proximité immédiate et sincère avec le public : il salue chacun, improvise, échange. On sent chez lui une générosité et une envie de partage, sans jamais tomber dans la facilité.
Le texte, finement écrit, évite tous les écueils attendus. Inutile d’être fan de Jul (et fort heureusement pour moi, on entend très peu sa musique) pour être touché. Ce n’est pas le chanteur qui est célébré ici, mais ce qu’il peut représenter: un refuge, un cap dans le flou de la jeunesse. Et c’est là que le spectacle devient universel.
L’humour est bien présent, mais toujours dosé avec justesse. On rit souvent, mais jamais au détriment de l’émotion.
Porté par un comédien à la fois naturel, drôle et touchant, "J’oublie tout" est une très belle surprise. Un seul en scène qui émeut, fait sourire et interroge notre rapport à nos propres idoles.
A voir à la Factory - Chapelle des Antonins à 21h50
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