
⭐⭐⭐⭐
Je m’appelle Rose. J’ai 50 ans. Je m’en fous, j’ai de beaux restes.
Et avec les mecs, je sais me défendre.
Je peux vous dire que le dernier type avec qui je suis sortie a eu chaud.
Un soir, il matait le JT pendant que j’étais au téléphone.
Il m’a dit :
« Mais tu vas fermer ta gueule !? »
Motif : je l’empêchais de mater Delahousse.
Et j’ai vu…La crispation sur son visage… Il allait m’en coller une.
Le lendemain je m’offrais un calibre 38 et une boite de cartouche, 650 euros sur un site américain.
Je m’appelle Rose. J’ai 50 ans.
La peur doit changer de camp.
Adapté du roman éponyme, Rose Royal est un seul en scène intense, porté avec brio par une comédienne absolument bouleversante. Sur scène, seule, Anne Charrier incarne Rose, une femme d’une cinquantaine d’années, libre, indépendante, célibataire assumée et moderne. Jusqu’au jour où elle croise la route de Luc, un homme apparemment sans histoire. Mais derrière les apparences se cachent parfois des pièges, et Rose, malgré sa lucidité, va peu à peu se retrouver embarquée dans un engrenage qu’elle s’était pourtant juré d’éviter.
Je ne connaissais pas Anne Charrier avant ce spectacle, et j’ai été littéralement scotchée par la puissance de son interprétation. Son jeu est d’une justesse et d’une retenue remarquables. Dans un seul en scène, les acteurs peuvent parfois se laisser emporter dans un flot de paroles, mais ici, chaque mot trouve sa place, chaque silence résonne. On sent chez elle une vraie intelligence du texte et une capacité rare à transmettre les nuances d’un personnage complexe. Le texte est à la fois brut, sensible, et plein de sous-entendus. L’histoire prend son temps, installe une tension jusqu’à un final percutant, que je n’ai, personnellement, pas vu venir et qui m’a littéralement saisie.
Cette pièce n’est pas à mettre devant tous les yeux. Certains passages sont violents voire dérangeants. Ce n’est pas un spectacle confortable. Et pourtant, j'ai été suspendue aux lèvres de la comédienne du début à la fin. Rose Royal est de ces spectacles qui bousculent, qui dérangent. Il ne laissera personne indifférent, et c’est là, sans doute, sa plus grande force.
Petite recommandation: il se joue en extérieur, attention aux moustiques.
A voir au Théâtre des Halles à 21h30
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