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Coup de coeur
Trois amis d'enfance devenus des membres influents du monde de la tech et des médias viennent de commettre un attentat symbolique contre Elon Musk : l'image d'un drone lui déversant de la matière fécale sur la tête fait désormais le tour du monde.
Mais rien ne se passe comme prévu. Un des leurs est mort. Ils ont un otage sur les bras et la police est sur le point de les retrouver.
Ils ont commis cette action au nom du "Freedom Club", une organisation qui lutte pour un arrêt du progrès technologique.
J’ai été totalement happée par Freedom Club, un spectacle qui combine bon nombre d'éléments que j’aime au théâtre: un suspense parfaitement dosé, un propos intelligent qui pousse à réfléchir, et cette patte scénique inventive que l’on reconnaît immédiatement chez Nicolas Le Bricquir. J’avais déjà apprécié son travail dans "Denali", et ici encore, il se distingue par une mise en scène qui tire le meilleur parti de la vidéo et des images pour créer un véritable langage visuel.
L’histoire ne cesse de surprendre. Dès les premières minutes, une tension sourde s’installe et ne faiblit jamais, avec cette impression que tout peut basculer à chaque instant. Le mélange de thriller et de réflexion apporte une dimension profonde au spectacle, qui interroge notre rapport aux nouvelles technologies et la fascination, parfois dangereuse, qu’elles exercent sur notre société.
La mise en scène se distingue par son sens du rythme et par l’utilisation très judicieuse d’outils visuels. Les écrans, les projections, ce chronomètre suspendu au-dessus de la scène et les changements de points de vue créent des effets presque cinématographiques. Tous ces éléments donnent au spectacle une identité forte, contemporaine, nerveuse, en parfaite résonnance avec le sujet.
Ce qui frappe aussi, c’est la manière dont la pièce interroge notre époque sans lourdeur. Le spectacle soulève des questions brûlantes (notre dépendance au numérique, le pouvoir des géants de la tech, l’illusion du progrès infini) tout en gardant une grande efficacité dramatique. On suit l’action, mais on sent en filigrane une inquiétude plus vaste, presque vertigineuse, sur ce que pourrait devenir notre monde si personne ne ralentit la machine.
Les retours en arrière et en avant s’enchaînent avec précision et permettent au public de reconstituer peu à peu l’ensemble des enjeux. On assemble chaque pièce du puzzle au fil du récit, et ce mécanisme contribue largement au plaisir du spectacle. Tout se dévoile naturellement, ce qui maintient l’attention du début à la fin.
Freedom Club est un spectacle puissant, moderne et remarquablement construit. À la fois captivant, intelligent et visuellement stimulant, il parvient à tenir le public en alerte du premier au dernier instant. Et les toutes dernières secondes rappellent à quel point le monde dépeint n'est, finalement, pas si éloigné du nôtre. Une vraie réussite, que je recommande sans hésiter.
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